Cette page reprend une longue interview qu' a donnée en octobre 1996, quelques années après la création de la Fédération Internationale de Shinkendo. On y trouve une mine d'informations sur la naissance de l'escrime japonaise morderne et son évolution, ainsi que le contexte qui l'a mené à la création du Shinkendo.

Histoire de l’escrime japonaise

Après la bataille de en 1159, le clan vainquit le clan . Le chef du clan , reprit les fonctions de l’empereur et instaura un système politique semblable à la noblesse. Contre ces changements, les se révoltèrent. En mars 1185, conduit la révolution qui provoqua définitivement la chute du clan . Il devint ensuite le premier en 1192 et établit le gouvernement . Ce gouvernement était fait par et pour les et se révélait être un gouvernement basé sur le et l’esprit.

L’étude spirituelle des de l’ère consistait en l’étude du , qui était une religion de prédilection – à la fois préférée et protégée par le second () ainsi que le troisième (). Cette secte était populaire auprès de tous les de haut niveau. Sa pratique enseignait à chacun à se comprendre soi-même et d’atteindre l’illumination, assis, en répondant aux questions d’un moine. Plus tard la secte se développa, sa pratique consistant à s’assoir et laisser l’esprit se vider de tout, état propice à l’illumination. Le devint d’abord populaire dans le nord du Japon puis se diffusa dans le reste du pays.

L’ère fut une période de guerre, qui vit l’émergence de trois héros exceptionnels : , et . Ces trois hommes ont permis l’unification du pays. C’est aussi à cette époque qu’eut lieu la (revolte), entre les officiers de rang inférieur et leurs supérieurs dans le but d’usurper leurs rangs et leur pouvoir. Cependant, même pendant cette période de révolte, la stratégie et les principes de l’art de la guerre du étaient extrêmement importants. Tout au long de l’histoire, une forme de a existé et a été vénérée.

L’ère quant à elle marqua le début d’une période de paix de 265 ans, et les concepts du commencèrent à changer. À ce moment-là, il existait 200 (style de sabre traditionnel) célèbres, et plus de 3000 moins connus. Le n’avait plus rien à voir avec le fait de gagner une bataille, mais s’orientait plutôt vers le développement de l’être et de l’esprit. Dans le , le but était de devenir fort et efficace, et, en résultat d’un entraînement chevronné, l’être et l’esprit se développaient également. Il ne faut pas confondre la force avec la violence. L’objectif lors de l’entraînement est de faire attention à son partenaire et de le respecter. Dans le cas contraire, vous et votre partenaire en subiriez les conséquences, provoquant des blessures qui entraveraient votre entraînement.

En 1867, la chute du gouvernement entraina la fin du règne des guerriers. À partir de 1868, l’ère apporta un afflux de civilisation et de culture occidentale, et en 1876, le fut proclamé, interdisant le port des sabres aux en public. Le sabre n’était plus le symbole des . De moins en moins de gens pratiquèrent l’art du sabre, jusqu’à ce qu’il devienne obsolète et que de nombreuses disparaissent. Ce fut le début d’une période pendant laquelle l’art du sabre ne fut plus l’exclusivité de la classe des (), et n’importe qui pouvait apprendre à se servir d’un sabre. Par la suite, cette période vit la naissance de nombreux groupes de basés sur le (position assise). Ceci était un signe du passage de «» à «», le devenant le , le devenant le et le devenant le .

Après la défaite du Japon lors de la deuxième guerre mondiale, les arts martiaux furent interdits. Le concept de changea complètement, et ne fut plus à proprement parler un art efficace de combat, mais évolua en un art plus spirituel, dépourvu d’agressivité.

Interview de

L’entretien suivant a été conduit et traduit en anglais par , en réponse à des questions fréquentes...

La sixième année de l’ère (1873), l’armée fonda la (une école militaire située à , ). Entre autres techniques traditionnelles, le , l’utilisation du sabre des officiers, était enseigné. Il s’agissait d’un entraînement accéléré pour apprendre aux officiers à se servir d’un sabre de manière efficace en très peu de temps. Plus tard, la dixième année de l’ère (1925), les techniques ont été affinées pour créer la . Il n’y avait que sept techniques simples mais pratiques dans le curriculum de la . (Instructeur d’attaque au sabre). Après la fin de la guerre, il continua à effectuer des démonstrations de . Malheureusement, fut sanctionné par le public, ce dernier pensant qu’il n’avait des compétences que dans la manipulation du sabre.

Comme la paix se prolongeait, de nombreux pratiquants d’arts martiaux commencèrent à réexaminer ce moderne, non-combatif, et remirent en question son efficacité. continuait à ce moment-là à diffuser à la télé ses démonstrations de et le public commença à y porter attention. Différents styles de furent également introduits, et lors d’une démonstration lors du (en l’honneur du temple ), de nombreux instructeurs venant de tout le Japon participèrent. Bien que chaque groupe se vante d’une longue histoire et d’une tradition, la plupart des styles se ressemblaient, et il était peu probable que les techniques montrées aient pu être utilisées réellement par des dans une bataille.

Pour une quelconque raison, certains styles ont apporté à leurs techniques un aspect «» et ont rendu les mouvements lents, loin de ce qu’aurait pu pratiquer un guerrier. Le est une étude spirituelle, pas une forme de .

À cette époque, j’étais (disciple à demeure) au . Je participais à une démonstration de , dans laquelle je montrais de l’. Maître faisait également une démonstration. Bien qu’il ait déjà la cinquantaine, il y a avait toujours de la puissance et de la concentration dans ses coupes et cela retint mon attention. Je me demandais à quel point il pouvait être rapide dans sa jeunesse. Lors de cet événement, apportait son propre matériel pour le et assurait lui-même la préparation et le nettoyage. Je pensais alors que j’aimerais bien étudier auprès de lui si l’occasion se présentait, aussi je me proposais pour l’aider.

Dès lors qu’il était interdit pour un au de pratiquer toute autre discipline, ce n’est que lorsque que je quittais le pour rejoindre la que j’ai pu étudier avec . Je n’ai jamais manqué un de ses stages. Souvent, on y rencontrait des sabreurs qui pratiquaient des techniques de (assis en ). Je trouvais amusant que leur demande pourquoi quelqu’un voudrait être assis avec un sabre long (surtout qu’un véritable n’aurait jamais porté son sabre à l’intérieur, cela étant impoli) et qu’aucun ne savait répondre. Ces techniques se sont transmises d’instructeurs à instructeurs jusqu’à ces pratiquants, et on devine aisément que quelqu’un à un moment ou un autre les avait modifiées, ce qui est décevant.

Je pense qu’un (fondateur ou chef instruteur) a bien sûr le droit d’apporter des modifications à un art, cependant, il arrive que les changements soient si fréquents, que les techniques originales ne sont même plus reconnaissables. Maître fut critiqué exactement pour cette raison lorsqu’il a commencé à pratiquer l’ en commençant debout, alors qu’elle avait été développée comme un ensemble de techniques commençant en (assis).

Il y a plusieurs années, Victor Figueroa a écrit dans une newsletter du que « La d’ n’est pas la ». Tout ce que je peux dire, c’est que ce n’est pas sa faute s’il n’est pas au fait des différentes modifications qu’on subit les kata de la à travers les années. Je pense qu’il est de la responsabilité de son instructeur de diffuser des informations précises sur son art, et ça ne m’interesse pas de défendre ma position.

Au Japon, quand les arts martiaux sont enseignés, personne ne remet en cause son instructeur. Il est considéré comme vertueux et honorable de ne jamais remettre en question ou douter de votre instructeur. Comme les nouveaux pratiquants sont débutants et ne savent pas reconnaître une bonne technique d’une mauvaise, cela devient une tragédie lorsqu’un étudiant a un instructeur mal renseigné.

Dans les arts martiaux traditionnels, l’art est transmis en regardant votre instructeur et en mimant ses mouvements. Les techniques ne sont pas mémorisées, mais emmagasinées dans le corps par un entraînement assidu, jusqu’à devenir une seconde nature. Votre corps devrait pouvoir réagir sans réfléchir à une menace réelle. Vos sens deviennent affutés, et vous créez des variations, afin de maintenir l’esprit et le corps en alerte. S’entrainer sans variation ne peut pas mener à un art vivant et dynamique, mais encourage l’art à stagner, et risque de provoquer l’introduction de techniques faibles ou incorrectes aux générations futures.

Pendant les stages de , j’étais en permanence occupé à aider les autres instructeurs. J’étais inquiet que ces enseignants risquent de se blesser eux-mêmes, et effectivement nombre d’entre eux heurtaient le sol avec leurs sabres, incapables de se contrôler et d’arrêter leurs mouvements. Certains avaient une manière de tenir le sabre si laxe qu’il arrivait que le sabre leur échappe des mains. Faire une erreur lors d’un entraînement est compréhensible, c’est pour cela que l’on appelle ça un entraînement, mais la sécurité devrait toujours être la priorité «numéro un». Même s’est blessé plusieurs fois avec son propre sabre, ce dont il fait état dans son livre. De mon avis, une blessure ne peut être que le résultat d’un entraînement insuffisant ou d’une technique incorrecte.

C’est vraiment une honte lorsque des instructeurs seniors prétendent savoir ce qu’ils font ou vantent leur habileté, alors qu’ils manquent de la moindre compréhension de la manipulation d’un sabre. Il y a des personnes partout dans le monde qui créent leur propre style, et, ironie du sort, ce sont les mêmes individus qui finissent par se blesser eux-même ou par blesser leurs étudiants.

Alors que j’étais un des plus jeunes participants dans ces stages, beaucoup d’instructeurs plus âgés me demandaient des conseils, ce pour quoi je les admirais. Au Japon, un proverbe dit : «» ce qui peut se traduire par : «prétendre comprendre et ne pas demander de l’aide amène la honte pour le reste de la vie». Cela correspond à notre proverbe : «Il vaut mieux poser la question et passer pour un idiot une fois, que rester idiot toute sa vie».

Je ne participais pas aux stages à proprement parler, je finissais souvent par regarder et étudier les mouvements et styles des autres pratiquants, apprenant ce qui était efficace et ce qui ne l’était pas. Plus d’un instructeur venait me voir à la fin d’un stage en se plaignant de la mauvaise qualité de son sabre, ce à quoi je répondais par une démonstration de coupe. Les sabres étaient en général de très bonne qualité et j’étais toujours capable d’effectuer des coupes nettes avec chaque sabre, découvrant ainsi que les sabres étaient très bien affutés et que le problème venait du pratiquant qui le maniait.

Il y avait à côté de chez moi un magasin de auquel j’allais pour récupérer les surplus, que j’utilisais pour m’entrainer. J’utilisais cela à la place de la paille () qu’il était difficile de trouver en plein . J’ai commencé à utiliser des (la couche du dessus d’un ) que je roulais et trempais pendant quelque temps. Cette méthode est très différente de l’utilisation des entiers, qui étaient utilisés pendant l’ère . Auparavant, les sabres étaient «testés» sur les champs de bataille, mais en période de paix, les cadavres des condamnés à mort étaient utilisés à la place. Comme il n’y eut que quatre éxécutions publiques pendant cette période, les testeurs finirent par trouver une alternative pour s’entrainer et commencèrent à couper des .

La paille et le bamboo étaient utilisés pour simuler la chair et les os. Cependant, Je trouve que l’utilisation des donne une sensation plus ferme, plus solide, à la cible. Je conseille de ne pas utiliser n’importe quoi comme cible, et en particulier je trouve indigne que des gens utilisent des fruits, par exemple des pastèques, dans les démonstrations. D’abord, un sabre n’est pas juste une arme, mais un symbole spirituel du . Ensuite, le sucre endommage les sabres. Pourquoi utiliser un sabre, là où un couteau ferait l’affaire ? Mon avis est que ce type de comportement s’apparente plus à un spectacle de rue et non à une démonstration d’arts martiaux.

Je ne conseille pas non plus d’utiliser des matériaux trop durs. Pourquoi risquer d’endommager un sabre ? Il n’y a aucune raison d’endommager un sabre, d’autant plus si c’est un sabre de collection. Ce n’est pas la même chose lorsqu’un (testeur de sabre professionnel) coupe des matériaux durs afin de tester la sécurité et l’efficacité d’un sabre.

Pour certains, les tests de coupes ne sont absolument pas nécessaires. Mais, je leur pose la question : comment quelqu’un peut-il être sûr de sa technique tant qu’il ne l’a pas mise à l’épreuve ? C’est comme si quelqu’un tirait au revolver sans cartouche. Personne ne peut évaluer ses compétences sans preuve concrète.

Comme je continuais à utiliser des , cela fut adopté (sur ma suggestion) pour les démonstrations de la , puis plus tard pour les tournois de (par rapport à la consistance des cibles et la facilité du nettoyage). Rapidement, les sont devenus le standard dans toutes les compétitions de coupe et l’entraînement (). Contrairement à la croyance populaire, l’utilisation des N’EST PAS une cible traditionnelle, mais un matériau adopté par la communauté du sabre suite à mes propres expérimentations.

Le seul point négatif des est que le morceau coupé a tendance à ne pas rester en place contrairement aux cibles en paille (). Le est plus lourd et la surface de coupe est trop régulière pour que le morceau reste, à moins qu’un sabre exceptionnellement fin ne soit utilisé, comme ceux dont l’utilisation s’est répandue dans les compétitions de coupe récentes.

Le background du

Le (technique de sabre de l’armée) a été d’abord developpé comme un ensemble de techniques militaires. Par la suite le nom fut changé en , et enfin en . Cela pour plusieurs raisons, avec entre autres le souhait d’ouvrir les compétitions de coupe à d’autres sabreurs que ceux de la . voulait changer ce nom, parce que «» était le terme utilisé pour le style de l’armée. n’était pas particulièrement haut-gradé dans l’armée, et certains l’accusaient de vouloir utiliser le nom «» pour son profit.

Il y eut beaucoup de discussions à propos des noms potentiels, et je me souvins de l’ancien nom de la manipulation du sabre, «». «» était devenu «», et suivant cette idée, je suggérai «». Ma proposition fut acceptée et je fus récompensé du titre de membre à vie de la . Peu de temps après, le premier tournoi de coupe fut organisé.

Dans le tournoi, il y avait plus de deux-cent participants. La compétition consistait en des , mettant en avant une réalisation digne des techniques, et des tests de coupe, pour lesquels la précision et la quantité de coupes étaient jugées. J’ai gagné le tournoi de deux années de suite, puis le tournoi de (basé sur la vitesse et la précision) quatre années de suite.

Je reçus un du , et me récompensa d’un (USA Battodo Federation Headquarters), un (USA Toyama ryu Headquarters), ainsi qu’un lors de mon départ aux états unis (Une copie des rouleaux de

À ce moment, j’étais 5ème de , à une époque où l’attribution des était très stricte. C’était un honneur pour moi de recevoir un tel grade, et j’étais le premier pratiquant de ma promotion à le recevoir. Je pense que ma décision de partir aux états unis et mes nombreuses disctinctions ont joué dans la décision de de me donner ce .

Par la suite, reçut un grade 10ème de du et peu de temps après ces grades furent plus facilement distribués. Bien que le fût basé sur la , ressentit le besoin de diffuser le en acceptant des pratiquants venant d’autres arts, sans tenir compte de leurs manque de connaissances dans l’art et les techniques de la . J’ai entendu parler d’un instructeur de d’une université qui a reçu un 9ème honorifique, ainsi que d’étudiants recevant des 3ème dans leur première année de pratique. Ces promotions étaient données aux instructeurs responsables uniquement pour diffuser l’enseignement du , de nombreux pratiquants recevant immédiatement des grades par équivalence ou après avoir suivi un stage. Cette profusion de remise de grades détruit complètement les valeurs du système de , en particulier quand ceux qui reçoivent ces distinctions ne comprennent pas que ces grades ne sont qu’honorifiques.

La [branche ] a seulement huit et six dans son curriculum, beaucoup de pratiquants se moquèrent de la simplicité des mouvements et mirent en doute l’efficacité au combat. De plus, l’accent fut mis sur les tests de coupe sur et les forgerons s’ecartèrent des sabres traditonnels japonais et commencèrent à créer des sabres fins et larges, spécialement conçus pour couper plus facilement ce type de matériaux. Ces sabres risquent de se tordre ou de se casser si quelqu’un essaie de couper du bamboo avec...

Show Biz

Après y avoir été pendant 7 ans, je quittai le pour rejoindre la . J’avais rencontré de par son lien avec , étant l’un de ses metteurs en scène. Nous entretenions d’excellents rapports et il me demandait souvent des conseils pour ce qui avait trait aux arts martiaux. En tant que chef des coordonateurs d’action pour les productions Wakakoma, M. me proposa de le rejoindre à la . J’étais pour les arts martiaux dans le de la . Cela me permit d’apprendre le métier de (coordonateur d’action) ainsi que de poursuivre mon apprentissage du sabre.

J’étais le spécialiste de l’, et peu de temps après mon arrivée, je fis la remarque que puisque était notre instructeur, nous devrions nous adresser à lui en utilisant «». De ce jour, tout le monde l’appela «». Le studio devint plus traditionnel et plus sérieux, même si les actions de film restaient amusantes. C’était un tout nouveau monde pour moi, le travail se confondait avec le jeu : Natation, plongée, équitation...

Même si je ne me serais jamais opposé à l’un de mes supérieurs, je fis quelque chose qui pouvait être considéré comme un acte de rébellion. Je voulais que arrête de fumer, aussi je lui dis que j’étais prêt à quitter la s’il n’arrêtait pas. À ma grande surprise, il accepta promptement et arrêta de fumer, ce qui me fit vraiment plaisir.

était un coordonateur d’action réputé et il travaillait pour la majorité des séries télévisées pour le réseau «NHK». Il souhaitait intégrer plus d’arts martiaux dans les films d’action et les rendre plus réalistes. J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir travailler avec lui, et j’ai retiré une grande expérience de mon travail à la .

La création du Shinkendo

Alors que j’étais aux États-Unis, j’entendais toujours parler du mécontentement de l’organisation du au Japon. Le était très important pour moi, et j’étais déçu que si peu de gens connaissent l’histoire et les objectifs de son enseignement. Je voyais les changements dans l’organisation mais je ne pouvais pas changer leur philosophie; et ce n’aurait pas été approprié de le faire. Même si je respectais le fait que suive son idée qu’un sabre était un objet que l’on devait utiliser et non pas une décoration, je sentais qu’il y en avait d’autres dont la technique était supérieure et qu’il était temps pour moi de partir. Aussi je choisis de suivre la règle du «», et de me séparer de l’organisation. Cela signifie que je conserve les fédérations aux États-Unis aussi bien pour le que pour la , mais que nous fonctionnons indépendamment de l’organisation Japonaise.

Je me souviens, étant enfant, lorsque je vagabondais dans les montagnes où j’ai grandi. Mes «jouets» étaient des hachettes et des pioches. Plus tard, je commençais ma carrière d’artiste martial et poursuivis plusieurs voies. J’ai appris la vitesse du , les à deux de la et de la , la puissance de la , la précision du , les mouvements du corps du , l’équilibre de l’ et l’expérience des tournois de . Chaque art a ses bonnes pratiques, et je les ai inclues dans le Shinkendo. «» est un terme qui fait référence à une technique venant d’une autre école. Je continue à enseigner la dans ma fédération de Shinkendo; cependant sous la forme de .

«». Ce qui est souple contrôle ce qui est dur. Ce qui est dur tranche ce qui est souple. Si on te tire, pousse. Si on te pousse, tire. Ces éléments sont ceux que j’ai cherché à intégrer en développant le Shinkendo, réunissant le meilleur de chacun des styles que j’ai pratiqué, construisant à partir du concept basique «», afin de créer une technique réaliste raffinée et teintée par le système féodal des .

Le système des n’est pas utilisé dans le Shinkendo, les grades sont basés sur un ancien système qui était utilisé à l’ère des . Les pratiquants sont subdivisés en trois groupes : , et . Aucun grade honorifique n’est délivré ni même autorisé sous ce système.

Le quartier général du Shinkendo, ou «» est situé à Los Angeles, Californie. Lentement et posément, un style de sabre méticuleux se diffuse à travers le monde par les instructeurs et pratiquants de Shinkendo.

Je voudrais que les gens apprennent des techniques réalistes, la sécurité, des angles de coupe corrects, une manière de tenir le sabre correcte, et de contrôler le sabre de manière efficace. De plus il faut maîtriser les suburi, kata, battoho et tachiuchi, le travail des déplacements des jambes et du corps. Les tests de coupe ne sont pas un but...

Une assimilation totale et complète du sabre, de l’entraînement et des concepts devrait être atteinte avant d’utiliser un vrai sabre. J’ai toujours été inquiet des nombreux accidents et blessures en relation avec des démonstrations de sabre. Les accidents tels que mains ou doigts coupés, les poignardages que les gens s’infligent ne devraient pas faire partie d’une pratique normale du sabre, ou être considérés comme «marque de », mais compris comme étant le résultat d’un enseignement ou d’un entraînement inadéquat.

J’ai récemment entendu parler d’une démonstration où un sabreur avait un assistant pour l’exécution (couper des radis posés sur sa nuque), et l’assistant avait été grièvement blessé. Ce genre d’affichage immoral et imprudent montre un total manque de respect pour l’art du sabre, et tient du numéro de cirque. La manipulation du sabre est un art, et devrait être abordée avec la plus haute dignité et respect.

Les techniques ont besoin de temps pour se développer et mûrir, et une des qualités principales que je recherche chez mes étudiants est leur esprit de «» (Le Shinkendo c’est la vie / la vie c’est le Shinkendo). En d’autres termes, appliquer les valeurs et enseignements issus du Shinkendo dans la vie de tous les jours, et utiliser les expériences de la vie pour mieux comprendre le Shinkendo. Les étudiants qui s’efforcent de s’améliorer à travers l’auto-critique et s’appliquent à atteindre leur but sont ceux dont je souhaite qu’ils diffusent l’art.

Les préceptes que j’ai utilisés pour former le Shinkendo sont universels. Le Shinkendo offre aux gens la possibilité de se connecter à l’échelle mondiale avec ceux qui étudient le sabre japonais. C’est l’occasion de pratiquer une méthode solide, de vivre une vie sérieuse et d’entrainer l’être et l’esprit tout en respectant la nature et en promouvant la paix.

Le terme Shinkendo a plusieurs significations, en fonction des utilisés pour écrire chaque caractère. «» est le terme désignant un vrai sabre; cependant, «» peut aussi se traduire par «vrai» ou «sérieux» (ici, le terme «Shinkendo» prend le sens de «vivre votre vie sérieusement et pleinement»); «» peut aussi vouloir dire «être» ou «esprit», et cet art vous permet de développer les deux; «» peut encore vouloir dire «», en cela que nous devrions respecter notre monde et la nature, et adhérer à la paix mondiale.

Le Shinkendo n’a pas à s’arrêter à la porte du , mais doit être vu comme un chemin à suivre, une stratégie à appliquer à votre vie et ses activités de tous les jours. C’est pour cela que cet art a été créé. J’ai fondé la Fédération Internationnale de Shinkendo pour promouvoir ces idéaux, parce que la vérité appelle la vérité...

, octobre 1996.